En 1968, le Club Andin du Chili organisa deux expéditions archéologiques au Tórtolas dans le but d'achever les fouilles fructueuses commencées par Luis Krahl et Oscar Gonzalez dix ans plus tôt. En février, Sergio Kunstmann, Pedro Rosende et moi-même, avec un muletier de la vallée d'Elqui, Orlando Aguirre, nous nous attaquons à cette belle montagne de 6332 m d'altitude à la limite entre la province de Coquimbo au Chili et celle de San Juan en Argentine. Notre but est simple : monter le plus vite possible au petit col entre le sommet principal et le sommet secondaire, y installer un camp à 6100 mètres d'altitude et de là, passer trois jours à fouiller le sommet.

Nous devions initialement partir pour le week-end faire l’ascension du Bishorn. Dame nature en a décidé autrement, nous promettant de la neige, du vent et surtout une mauvaise visibilité. Nos deux organisateurs, Joëlle et Felix nous ont alors proposé une sortie à la journée dans la région d’Engstligenalp, avec pour but d’atteindre le sommet du Tierhöri. La météo n’avait pas l’air d’être meilleure de ce côté-là, mais Felix était plus optimiste que Maria Métral quant à une éventuelle fenêtre météo.

Champex-Lac: après le contrôle du matériel et avoir chaussé les skis, Cyril décide d’attaquer fort: nous montons de face dans une forte pente. Conversions…. Veut-il nous mettre à l épreuve? Nous remontons le val d’Arpette à un bon rythme. Le temps est magnifique. Il fait chaud. Arrivés au col des Ecandies, Cyril opte courageusement pour le couloir qui se trouve à notre gauche. Hop: skis sur le sac, crampons aux pieds et piolet à la main, nous remontons le couloir. C'est raide, j'ai de la peine. Arrivés en haut nous sommes récompensés par une magnifique vue sur le plateau du Trient, le glacier et au loin les Aiguilles du Tour qui nous ont donné rendez-vous le lendemain.