Traversée du Weissmies les 1 et 2 juillet 2023

Le Weissmies, montagne culminant à 4017m d’altitude… Un rêve, un but, un premier « 4000 » pour certains, un gros défi pour d’autres. Et pour moi un retour sur les pas de mon premier « 4000 », il y a 36 ans de cela ! La montagne est certes toujours là, mais sa partie en neige a beaucoup fondu.
Nous partons donc de la Chaux-de-Fonds à 7h00 pour arriver à Saas-Allmagel, où nous gagnons quelques centaines de mètres de dénivelé en utilisant les remontées mécaniques jusqu’à Furggstalden. De là un sentier bien gazeux ressemblant à s’y méprendre à une via Ferrata nous emmène à la buvette de l’Allmagelleralp. Un hélicoptère avec une cargaison de bières fera office de ventilateur le temps de pique-niquer et de s’offrir le luxe de boire un café. Nous repartons requinqués et dans l’espoir de trouver une première Edelweiss pour notre chef de course Maël. Nous arrivons à la cabane Allmagell sous une petite pluie, accueillis par Tony qui avait pris un jour d’avance afin de s’acclimater à l’altitude. Malheureusement ses maux de tête le feront redescendre en plaine, sans pouvoir nous accompagner au sommet. La cabane est bien remplie, nous nous désaltérons dans le réfectoire et essayons de faire le point pour la course du lendemain dans un brouhaha assourdissant. Après un délicieux repas, nous rejoignons le dortoir pour une courte nuit, et fixons le réveil à 3h30.
Nous prenons le petit déjeuner à 4h00 dimanche matin et essayons de nous faufiler parmi un grand nombre d’alpinistes qui se sont réveillés en même temps que nous. Nous réussissons à réunir nos affaires et démarrons à 5h15 dans un brouillard épais. Nous arrivons au col Zwischbergpass une heure plus tard, le vent se lève, il ne fait pas chaud et le soleil peine à percer. Nous apercevons plusieurs cordées déjà engagées sur l’arête. Nous nous encordons et entamons l’ascension à proprement dite le long d’un itinéraire varié, fait de rochers, névés et éboulis. Le soleil est enfin de retour. Le rythme est régulier mais assez lent. Nous avions prévu d’arriver au sommet en 5 heures, nous en mettrons 8 ! Une belle solidarité s’est formée entre les personnes à l’aise et celles qui l’étaient moins. Le groupe s’est adapté au rythme des plus lents et chacun a pu apprécier cette belle cohésion. L’arête sommitale avec le vide des deux côtés se franchit sans problème, chacun est attentif à son compagnon de cordée et prêt à réagir en cas de glissade.
Il est 13h15, le sommet est atteint. Magnifique ! Un paysage grandiose s’offre à nous avec les 4000 aux alentours qui émergent de la mer de brouillard, comme des ilots perdus dans l’océan… Moments magiques… Mais il faut redescendre rapidement pour atteindre Hohsaas et sa dernière benne à 16h15. La descente s’amorce dans des conditions bien différentes que celles de l’ascension. Tout est en neige, tout est blanc et immaculé. Seule une trace zigzagant entre les crevasses et les séracs se distingue et nous impressionne, car c’est par là que nous devrons passer ! Malgré l’envie de faire des photos dans ce magnifique dédale de glace en équilibre précaire, nous pressons le pas. Tout se passe bien, une corde fixe installée dans le passage clé de la rimaye nous sécurise. Nous arrivons en bas du glacier en lieu sûr et rejoignons la route carrossable qui nous fera arriver à Hohsaas à 15h50. Pile poil à l’heure pour fêter dignement cette belle course autour d’une bouteille de blanc portée vaillamment par Alain depuis la veille par monts et par vaux ! Nous redescendons avec la dernière benne et apprécions le fait de ne pas devoir parcourir à pieds ces 1500m de dénivelé négatif.
Ce fut un magnifique week-end, chargé en émotions. Bravo à Sylvie qui, grâce à sa persévérance à réussi à vaincre ses appréhensions et à arriver au sommet. Bravo à Caroline et Victor, pour qui c’était leur premier 4000. Bravo à Marcel, doyen du groupe, qui crapahute comme un bouquetin et qui est allé en tête sur un bout de l’arête ! Bravo à Satya et Christophe qui ont assurés comme des chefs. Et surtout un immense MERCI à Maël, notre chef de course, organisateur et instigateur des cours de formation du mardi, sans qui ce week-end n’aurait pas pu avoir lieu. Nous avons aussi une pensée pour Stéphanie et Tony, qui n’ont pas pu gravir le sommet, mais pour qui cela n’est que partie remise.
Solange

Organisateur : Maël Jean-Mairet
Participants : Satya Gehring, Caroline Morand, Sylvie Fer, Christophe Fleury, Victor Vogt, Tony Ferlisi, Alain Cortat, Marcel Clemence, Solange Montandon