Cabane Topali - Barrhorn – Cabane Turtemagne, week-end du 24 / 25 août 2024
(par Solange Montandon)
Après plusieurs jours de doute quant à la faisabilité de cette course, vu l’humeur instable de dame météo, nous décidons finalement de tenter la respectée diablesse.
1er jour : St-Niklaus – Cabane Topali
Ce week-end sera un week-end sans voiture ! Le train nous dépose à Viège et nous montons dans le bus pour St-Niklaus. De là nous traversons le village à pieds et rejoignons le sentier qui zigzague quasi à la verticale à travers la forêt de mélèzes. Nous progressons au pas du guide et apprécions l’ombre des arbres. Le dénivelé positif pour arriver à la cabane est de 1600m. Passé la forêt, une chaleur étouffante nous envahit. Heureusement que le sentier traverse à plusieurs reprises des cours d’eau où nous pouvons nous rafraîchir à souhait. La vallée est très sauvage et offre un magnifique panorama, avec le massif des Mischabel au primier plan et le Mont-Rose, le Weissmies, le Lagginhorn et le Fletschhorn qui apparaissent au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude.
Soudain nous apercevons la cabane juchée sur un promontoire rocheux, elle paraît toute proche, mais en réalité il nous reste encore 1000m de dénivelé avant de l’atteindre !! Nous nous armons de courage et continuons notre longue ascension. Nous passons tout près d’un troupeau paisible de chèvres et moutons lorsqu’un bélier à long poil se présente devant nous en nous défiant ; le bougre veut défendre son territoire et sa paroisse ! Nous ne trainons pas et ce petit coup d’adrénaline nous aide à enfin atteindre la cabane où nous nous délectons d’un Schorle bien frais. La cabane est assez petite avec une baie vitrée qui offre une vue plongeante sur la vallée de Zermatt. On peut aussi admirer un beau coucher de soleil sur le Mont-Rose, qui porte à ce moment très bien son nom !
Le délicieux repas du soir servi et englouti, encore un petit génépi, et hop au lit. Un orage et du tonnerre nous berceront jusque dans les bras de Morphée.
2ème jour : Cabane Topali – Barrhorn – Turtmann
Réveil à 6h00, observation de la météo. Comme prévu : petite bruine et couverture nuageuse soutenue. Nous décidons tout-de-même de partir en direction du Barrhorn et finalement, cette bruine « brumisante » nous permet d’éviter une surchauffe-moteur ! Arrivés au début du Schölligletscher et ayant opté pour des sacs légers (sans crampons), nous longeons le glacier par la droite où des gravillons nous permettent d’avancer en toute sécurité jusqu’à la base des échelles du Schöllijoch. Celles-ci n’inspirent pas trop confiance, car branlantes et pliées par endroits, avec comme ligne de vie une grosse corde assez récente, mais qui s’est un peu entamée au contact du rocher tranchant. Elles nous permettent tout-de-même de vivre une belle ascension verticale et impressionnante avec du gaz et d’atteindre le col. Là un vent glacial nous accueille et nous voyons enfin le sommet du Barrhorn et son grand frère le Brunegghorn. Encore environ une heure de marche sur une pente raide et nous arrivons au sommet du Barrhorn par le versant ouest. Le plus jeune d’entre-nous, plein d’énergie, fera un petit détour par le sommet de l’Inners Barrhorn et arrivera encore avant nous au sommet principal du Barrhorn, alt. 3610m ! En nous approchant de la croix nous sommes happés par le vide impressionnant qui plonge sur le versant Nord-Est. Nous rampons au sol afin d’aller l’observer de plus près sans risques. Nous redescendons de quelques centaines de mètres et trouvons un endroit idéal à l’abri du vent pour pique-niquer. S’en suit une longue descente dans un terrain divers et varié qui a permis à Léonard de dévaler la pente en survolant les gravas avec une aisance déconcertante ! Nous passons encore un petit couloir abrupte muni de câbles bienvenus pour arriver à la Turtmannhütte. Nous y dégustons une délicieuse tarte aux fruits et poursuivons notre marche jusqu’à Sänntum par le chemin bucolique des gorges. Félix en excellent organisateur nous a commandé un taxi qui nous permet d’éviter un long faux-plat monotone et interminable jusqu’au départ de la petite télécabine pittoresque de Oberems. Les sacs doivent rester dehors dans un panier afin que toute l’équipe puisse y entrer, y compris un caporal de l’armée suisse ! La petite embarcation se met en mouvement et nous arrivons à Turtmann en quelques minutes. Il nous faut encore nous déplacer à pied jusqu’à la gare de Turtmann. Léonard fait un dernier sprint pour attraper le train qui va à Lausanne alors que le reste de l’équipe a une vingtaine de minutes de plus pour prendre la correspondance qui va via Viège et Berne à la Chaux-de-Fonds.
Ce fut un magnifique week-end, avec les transports publics comme moyen de déplacement, permettant ainsi de passer de la vallée de Zermatt à la vallée de Turtmann, sans devoir aller rechercher les voitures au point de départ.
Un grand Merci à Félix et Joëlle pour l’organisation parfaite de cette course.
Participants : Félix (co-organisateur), Solange, Nicolas, Alain C., Gautier, Léonard et Joëlle (co-organisatrice) qui n’a malheureusement pas pu venir.
Récit réalisé en collégialité dans le train lors du retour et rédigé par Solange