La Tête de Milon est un sommet de 3693m au fond du Val d’Anniviers proche de 4000 bien connus comme le Weisshorn ou Zinalrothorn.
Le groupe de six participants (Alain W, Irmi, Solange, Alain C, Félix et Joëlle) se répartit en deux voitures et se rejoint au relais du Grand St Bernard pour un café sur la terrasse ensoleillée. Le temps d’admirer quelques planchistes captant le vent sur le lac jouxtant le relais.
Poursuite de la route jusqu’à Zinal où nous parquons les voitures au dernier parking à 2km du village au bord de la Navisence.
Le groupe se prépare ensuite à monter jusqu’à la cabane de l’Arpitettaz par le chemin bleu et blanc, bien équipé de chaînes au Pas du Chasseur. Les dénivelés s’enchainent et nous faisons une pause pique-nique au bord du lac d’Arpitettaz, l’occasion pour certains de se baigner ou de se rafraichir les pieds et les mollets !
Le groupe rejoint la cabane de l’Arpitettaz en fin d’après-midi. Une cabane à taille humaine (32 lits) encore « à l’ancienne » quoique déjà bien équipée d’eau et de panneaux solaires.
Un souper végétarien nous est servi par une sympathique équipe de bénévoles du CAS de la Dôle qui venait de prendre leur service pour la semaine.
L’inscription de nos noms dans le livre de la cabane nous permet de constater que l’arête de la tête de Milon n’a pas encore été parcourue cette année et qu’elle est très peu courue.
Le topo et la carte semblent bien clairs et il est décidé de fixer le réveil à 3h30 pour un départ autour des 4h30 permettant d’atteindre le col de Milon au lever du jour.
Le sentier est marqué et les crêtes environnantes commencent gentiment à se découper dans cette aube matinale. Le groupe s’équipe juste avant le col avec baudrier et peut ranger les lampes frontales.
Les premiers mètres se passent assez aisément mais ensuite cela se complique rapidement avec des rochers très instables. Il semblait possible de descendre et de contourner le début de la crête, mais cela n’est pas très visible une fois sur le terrain.
Poursuite de la course en corde courte tout d’abord avec 3 cordées de 2 personnes. Quelques béquets permettent un assurage dans ce début de course mais rapidement il sera nécessaire de sortir les friends pour compléter.
Le topo notifiait deux gendarmes évitables et deux rappels, l’un de 10m et l’autre de 5m avec ensuite une arête « sans difficultés ». Cependant, même en avançant nous ne retrouvons pas vraiment ces repères. Les relais s’enchainent ensuite mais sans avoir vraiment l’impression d’avancer. Les rochers offrent de bonnes prises heureusement ! Nous cheminons très lentement sur cette crête avec des vues aussi splendides que vertigineuses par endroits.
Nous avons évité, un peu sans s’en rendre compte, le rappel de 10m, mais il est nécessaire d’assumer celui de 5m déjà bien impressionnant, puisqu’on est pendu dans le vide et on doit se faire tirer pour prendre pied sur un replat.
Cela chauffe sec sur cette arête et le temps passe sans que nous ayons l’impression d’avancer.
Pas de difficultés majeures mais une arête très longue qui aura épuisé nos ressources et notre endurance. La cordée d’Alain W et Irmi aura au final passablement dû attendre les deux autres cordées, mais heureusement toujours avec le sourire !
Les trois cordées se retrouvent enfin au sommet de la Tête de Milon vers 17h, soit plus de 12h après avoir quitté la cabane !
Descente rapide en crampons sur le glacier de Turtmann pour rejoindre la cabane de Tracuit. Le groupe enlève les crampons peu avant la cabane et en profite pour savourer un verre de petite Arvine sorti du sac d’Alain.
Après une courte pause réconfortante sur la terrasse encore ensoleillée de la cabane Tracuit, le groupe se remet en route pour une longue descente sur Zinal.
C’est de nuit que cette course a commencé et c’est de nuit qu’elle se termine avec une arrivée à Zinal vers 22h30.
Pas de bouchons sur la route à cette heure si tardive, grand merci à nos chauffeurs !
Grand merci aussi à Felix d’avoir organisé cette course mais aussi à tous les participant-es pour leur camaraderie, bonne humeur et soutien dans cette course difficile par sa longueur.
Heureusement que le groupe était composé de personnes ressources pour affronter cette crête qui au final ne correspondait pas au topo consulté.
Joëlle Zuber
Participants:
Solange Montandon, Joëlle Zuber, Irmi et Alain Wermeille, Alain Cortat, Felix Würgler (organisateur)