Sortie ski de randonnée au Balmhorn du 12 avril 2025

Initialement, l’ambition était de gravir l’Aletschhorn sur deux jours. Cependant, la météo capricieuse du dimanche à contraints les organisateurs à revoir l’objectif. Ils ont opté pour une belle alternative à la journée : le Balmhorn, au départ de Kandersteg via Sunnbüel.
Le rendez-vous est fixé à 5h45 à St-Blaise. Notre équipe se compose de Christophe (organisateur), Colin (chef de course), Jiri, Patrick et moi-même. Direction le parking de la télécabine de Kandersteg, où nous arrivons vers 7h15, juste à temps pour viser la première benne à 8h.
En attendant, nous échangeons avec un groupe de francophones rencontrés sur place. Surprise : c’est le CAS Sommartel, eux aussi victimes d’un changement de programme. Nos chemins se croiseront plusieurs fois tout au long de l’ascension.
Dès la sortie du téléphérique, une courte descente nous attend sur une route parsemée de passages sans neige. Malgré l’altitude proche des 2000 m, l’enneigement est mince. Nous mettons les peaux sur le plateau de Spittelmatte, que nous garderons jusqu’au sommet pour avaler les 1800 m de dénivelé.
Nous remontons le vallon du Schwarzgletscher sur une neige dure mais bien accrocheuse. Une pause bienvenue accompagne les premiers rayons du soleil avant d’attaquer la raide pente nord menant à l’arête du Zackengrat. Dès que la pente se redresse, pas beaucoup d'hésitation, nous devons mettre les couteaux que nous conserverons jusqu’au sommet.
L’arête s’étire sur environ 1,5 km. D’un côté, des corniches vertigineuses surplombent le sud, de l’autre, nous dominons le Schwarzgletscher suspendu au-dessus de barres rocheuses. L’ambiance est alpine et les couteaux sont franchement rassurants.
Le ciel se voile par moments, mais la lumière reste excellente.
Vers 3400 m, nous atteignons la fin de l’arête et apercevons les premiers skieurs en descente. Il nous reste 300 m à grimper. Les jambes se font un peu lourdes, le rythme ralentit, mais nous progressons régulièrement. La dernière pente sous l’antécime est raide et lisse, chaque conversion est exécutée avec précision. Devant nous, un skieur grimpe skis sur l’épaule, ce qui n’a pas l’air d’être la partie la plus agréable de sa journée...

À 13h, nous atteignons le sommet du Balmhorn, culminant à 3697 m. Satisfaction générale !
Le skieur portant ses skis sur l’épaule arrive. Il a 74 ans ! Chapeau l’artiste !
Le timing est parfait, car les nuages arrivent et cachent le soleil. Le vent soutenu nous contraint à une pause brève : il ne fait pas chaud là-haut.
Vient le moment du choix pour la descente : retourner prudemment par l’arête (plus long mais plus sûr) ou tenter la face ouest, raide de plus de 40°, en neige dure où l’erreur n’est pas permise. Colin s’engage prudemment en rive gauche pour tester l’accroche. Verdict : ça tient bien, c’est jouable.
Nous descendons avec vigilance. L’exposition est bien présente, la neige accroche mais demande toute notre attention. Une traversée exposée au-dessus d’une barre rocheuse précède un dernier passage raide négocié en dérapage. Une fois ce cap franchi, la tension retombe : la neige devient plus souple, plus agréable à skier.
Il nous reste à suivre le glacier, ou ce qu’il en reste. La neige humide, bien printanière se skie encore bien. De retour sur le plateau, il nous faut encore remettre les peaux pour une ultime remontée d’une centaine de mètres jusqu’à la télécabine.
La descente jusqu’au parking est rapide en télécabine. Nous buvons un verre bien mérité sur la terrasse ensoleillée du restaurant voisin. Et oui le soleil est revenu.
Une magnifique course à la journée, exigeante sous ces conditions de faible enneigement, mais splendide du début à la fin. Un grand merci à Colin pour l’encadrement sûr et précis, et à Christophe pour l’organisation impeccable.
Récit : Frédéric
Participants : Christophe, Colin, Patrick, Jiri, Fred