Gauli, c’est où ? C’est la question que posent la plupart des gens quand on leur parle du Gauli. Quand on y retourne ? C’est la question de ceux qui le connaissent !
Imaginez une petite cabane perdue entre le Rosenlaui et le Grimsel, au centre d’un cirque de sommets aux pentes larges, une vraie Mecque pour la randonnée à ski, mais accessible en hiver seulement par de hauts cols.
Après une première visite en 2019 en passant en deux étapes par la cabane Bächlital et la Bächlilücke, nous décidons cette fois de monter en une seule journée depuis Rosenlaui, un itinéraire très sauvage et exigeant avec 2000m de montée. Le paysage est grandiose avec le glacier du Rosenlaui et ses séracs bleus se faufilant entre des falaises vertigineuses. Nous envions les skieurs qui descendent dans une poudreuse encore vierge, alors que nous montons avec nos sacs lourds. Pourvu que nous ayons encore de telles conditions dans quatre jours !
En arrivant à la Wätterlimi (3219m), une tempête glaciale nous accueille, alors que le ciel est bleu et le soleil brille. Un peu plus bas sur le glacier du Gauli, il fait bon et on ne peut plus s’imaginer qu’il y a tempête au col.
Reste encore la remontée depuis le plateau glaciaire sur le dos de Chammli, ou l’hélice du Dakota américain écrasé en 1946 sur le haut du glacier Gauli trône comme mémorial de cette catastrophe à l’issue miraculeuse et qui a marqué le tout début du sauvetage aérien en montagne. L’épave du Dakota a été recrachée par le glacier 75 ans après l’accident !
Encore la descente par des couloirs raides et nous voilà à la cabane Gauli (2204m), bien fatigués mais contents.
Le lendemain, pas question de se reposer. Afin de profiter des conditions excellentes, nous partons directement pour l’Ankenbälli (3600m), probablement la plus belle rando à ski de la région avec sa pente sommitale régulière et large. Du sommet, la vue est grandiose sur les géants des Bernoises. Quel plaisir à la descente : Alors que les pentes ensoleillées sont en parfaite neige de printemps, nous dénichons encore des pentes à l’ombre en poudreuse.
Pour ménager nos forces pour le marathon du retour le dernier jour, le Hangend-Gletscherhorn (3293m) nous parait un but approprié. Si les premières pentes sont assez douces, elles se redressent terriblement sous le sommet pour atteindre plus de 40 degrés, bordées de corniches impressionnantes, ce qui met à rude épreuve notre confiance en nos skis et surtout en nos capacités.
Et voilà qu’il faut déjà repartir ! La pleine Lune nous éclaire le chemin pendant la première heure et plonge le paysage dans une luminosité féerique. Nous retournons par le même chemin qu’à l’aller, mais en faisant un crochet par le Rosenhorn (3688m). La descente de 2300m par le glacier tourmenté du Rosenlaui tient toutes ses promesses en plaisirs et émotions fortes, notamment sur la passage-clé étroit, engagé et cette fois glacé sous le bivouac du Dossen.
Au revoir Gauli et Rosenlaui, merci l’équipe si sympa de la cabane, nous reviendrons !!!
Felix Würgler
Participants : Aurélie Seguin, Gabriel Roggo, Alain Cortat, Felix Würgler
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