Lac Bleu de Lucel (Ou Louché) 2100 m, le 27.09.2020
De la Forclaz où nous sommes en vacances, nous nous rendons en voiture à la Gouille où nous parquons. Le temps est assez beau, mais il fait frais, presque froid et il y a 10 à 15 cm de neige tout autour, jusqu'à une altitude de 1400 mètres environ. A 11 h 40 nous prenons le car postal pour Arolla, point de départ de notre course. Nous traversons ce beau village, passons devant une vieille bâtisse qui semble avoir été un baraquement d'ouvriers ou un cantonnement pour camp de ski et nous prenons le chemin du Lac Bleu. Les panneaux indiquent 1 h 15. Peu après, à une bifurcation nous optons pour monter sur un sentier indiqué difficile et balisé en rouge et blanc. Nous nous élevons d'une petite centaine de mètres en forêt par quelques zigzags puis nous nous dirigeons vers le nord sur des ubacs presque toujours boisés où la sente grimpe et descend sans cesse. Le cheminement est délicat car la neige fondante et la terre souvent boueuse sont particulièrement glissantes ; on pose parfois mos chaussures sur quelques racines assez "traîtres", surtout lors des descentes. Notre progression est lente, il faut assurer chaque pas et nous apprécions les quelques passages où l'on peut se tenir à une chaîne ou à un câble amarrés aux rochers. Chaque fois que nous voulons admirons le paysage, nous faisons un petit arrêt car en marche, il est vital de bien regarder où nous mettons les pieds. Nous franchissons quelques torrents sans problème, le dernier sur un joli petit pont de bois. Nous rejoignons alors le sentier "du bas" plus facile et après une bonne petite grimpette nous parvenons au Lac Bleu de Lucel. Il nous a fallu un peu moins de 3 heures en raison des difficultés du terrain et de ma condition physique d'escargot cacochyme.
Il est tard et nous pique-niquons sur un banc qui domine le lac. L'endroit est magnifique et nous rappelle de bons vieux souvenirs d'enfance avec nos parents. Rien n'a changé, les vaches d'Hérens sont là, la couleur émeraude du lac s'est maintenue et les mélèzes semblent immuables. Mais tout-à-coup, – nous n'en croyons pas nos yeux-, un homme en shorts, sur un paddle joue les "brise-glace" sur des eaux partiellement gelées !
Après nous être reposés un bon moment, nous entreprenons la descente sur La Gouille que nous atteignons en 45 minutes à peu près, sur un très bon sentier. Dans le restaurant de ce hameau, une excellente bière artisanale de Naax nous permet de bien conclure notre journée.
5 km, 360 m de dénivelé positif, 520 de descente, 3 h 45 de marche effective
Avec ma sœur Paulette Dale-Roberts
Langue du Glacier du Mont Mîné 2100 m, le 30.09.2020
De mes vacances en famille dans les années 60, je gardais le souvenir de deux imposants glaciers qui se rejoignaient au sud du Mont Miné. Hélas ils ne sont plus là ; pour celui de Ferpècle, il faut monter jusqu'à Bricola pour en apercevoir la pauvre langue terminale loin en contrebas. Nous décidons de partir à la recherche d'un des nombreux torrents qui forment la Borgne, celui qui sort de la langue du glacier le plus à l'ouest, celui du Mont Miné.
Nous laissons la voiture quelques centaines de mètres après les Salays, le dernier hameau de la vallée, au bout de la route autorisée. Nous nous mettons en marche d'abord vers un petit barrage, où nous empruntons un bon chemin en forêt. Nous gagnons ainsi une centaine de mètres avant de déboucher sur une grande plaine alluviale. A la sortie de la zone boisée, le paysage est splendide : la Dent Blanche à notre gauche semble plus imposante que jamais avec sa couche de neige récente ; les montagnes au fond de "notre" vallée glaciaire, sont sans doute les Dents de Bertol ; le glacier du Mont Miné, au premier plan donne encore quelques signes de vigueur. Nous longeons le torrent qui fait de nombreux méandres et se divise en plusieurs bras sur un plateau caillouteux et sablonneux presque horizontal, casi désertique où poussent quelques rares plantes et arbustes pionniers. On constate que le glacier s'est retiré il y a peu de temps. De part et d'autre de cette plaine mais assez haut, nous devinons quelques anciennes moraines latérales bien végétalisées, datant sans doute de l'époque du petit âge glaciaire. Plusieurs fois, nous tentons de franchir le torrent pour passer rive droite afin de faire une boucle, mais le courant est partout assez fort et nous y renonçons. Nous montons alors sur une sente raide et peu marquée dans des éboulis par endroits instables en direction de l'extrémité de la langue glaciaire. A deux reprises sur des rochers, des marques à la peinture indiquent où elle se trouvait en 2010 et 2011 à quelque 500 mètres de l'extrémité aval actuelle. Nous atteignons notre but puis nous faisons demi-tour après nous être arrêtés un bon moment pour admirer le paysage très "haute montagne" alors que nous ne sommes qu'à 2100 mètres d'altitude. Neige, glace, parois rocheuses, éboulis, caillasse et eau nous entourent de tous côtés. Je suis heureux dans cet environnement.
Nous descendons quelques 100 mètres pour revenir à la plaine alluviale avant de trouver deux cailloux confortables où nous pique-niquons. Paulette est toute surprise que je sorte une demi-bouteille de vin de mon sac avec deux gobelets en étain, pour accompagner notre fromage d'alpage, notre viande séchée et notre pain de seigle.
Nous rentrons tranquillement à la voiture en profitant pleinement de la beauté des lieux et en échangeant quelques propos avec d'autres promeneurs et avec un groupe de gymnasiens venus expérimenter sur le terrain les matières enseignées en classe. Avant de partir nous nous arrêtons sur la terrasse d'une petite buvette où la traditionnelle bière de fin de course nous attend… en compagnie de quelques gros moutons blancs à gueule noire. C'est avec des images somptueuses plein la tête que nous terminons notre dernier jour de vacances, le plus beau sans aucun doute en raison du temps magnifique de cette belle journée d'automne.
7.5 km, 360 m de dénivelé positif et négatif, 3 h 15 de marche effective
Avec ma sœur Paulette Dale-Roberts