Samedi 30 septembre nous nous mettons en route pour le Val d’Aoste, direction Entrèves. Peu de marge pour arriver à prendre la dernière benne, mais on y arrive. On entame donc une belle montée qui nous mène jusqu’au pied du refuge Torino. Pas de marche pour ce premier jour, juste du temps pour s’imprégner de l'ambiance et faire quelques photos. En attendant le repas on a tué le temps en faisant des châteaux de cartes. Nous avons aussi profité de discuter de la planification du lendemain. Le projet étant de faire la Dent du Géant par la voie Sud Ouest, cotations D- 5c>4c.
Dimanche 1er octobre réveille à 5h00 pour partir de la cabane à 6h00. Nous chaussons les crampons pour traverser le Glacier du Géant. Christophe et Cyril me demandent d'ouvrir la marche, ce que je fais avec plaisir. Petit rythme tranquille qui reflète la nuit incroyable passée au refuge. Parce que ce n’est pas un secret, les nuits en cabane sont toujours incroyables. La proximité, les bruits de fond qu'on ne citera pas, enfin vous voyez sûrement de quoi je parle…
Passé le glacier, la partie rocheuse commence. Pas toujours très stable, quelques cailloux se détachent et dévalent les pentes. Petit rappel de cet environnement imprévisible. Même avec toutes les précautions possibles, le risque existe toujours. Mais pas de quoi nous arrêter dans notre élan. Alors on continue pour atteindre la partie plus technique de la voie. Cyril attaque la première longueur en 5c. Nous nous aidons de la corde fixe à disposition, mais cela reste tout de même une grimpe exigeante. À cette altitude les impressions sont décuplées et le souffle est court. Chacun de nous a pu faire ses longueurs en tête, mais les manipulations de cordes sont alors plus longues et le temps passe vite.
Au sommet nous faisons la découverte de la fameuse statue de la Vierge, frappée par la foudre lors des orages. Pas trop le temps de profiter, le temps presse et nous devons redescendre au plus vite. Nous nous lançons alors dans la descente, sur trois rappels incroyables. Du gaz, une vue imprenable, des sensations assurées et des souvenirs pleins la tête. Mais l'affaire n'est pas dans le sac ! Nous avons encore une longues descente qui nous attend, et le temps ne joue pas en notre faveur. Alors on avale un morceau de sandwich en 5 minutes et on presse le pas. Sur la partie glaciaire nous prenons la décision de ne pas mettre les crampons, pour ne pas perdre de temps. On est presque au pas de course quand Christophe glisse. Et cela ne manque pas, je glisse aussi et me fait trainer sur 3 mètres. Un vrai toboggan… on avance tout de même bien, mais on ne ralenti pas. Si nous n’arrivons pas à avoir la dernière benne, c’est une longue descente infernale à pied qui nous attend. Ou une nuit incroyable au refuge. Alors on garde un bon rythme, et on fini par arriver au refuge. Nous avions une marge de 15 minutes, autant vous dire que c’était short. Mais on l'a fait !
Merci à Cyril El Guido et Christophe pour cette journée aussi belle qu’intense.
Satya