5 jours de randonnées
Région du col du Klausen
Participants : Jeanine et Giovanni Cassi, Jacqueline Bariffi et Fausto Pellanda, Berthy et Maxime Zürcher, Gilberte Gerber, Jocelyne Kohli, Lise Olivier, Monique Trottet, Claudine Ullmo et François Humbert.
(L'organisateur, Maurice Zwahlen, atteint du COVID a dû renoncer au 4 premiers jours de la sortie)
Lundi 08.08.2022 - Urigen (Jacqueline et Fausto)
Départ pour une semaine dans le canton d’Uri, et le plaisir de retrouver des clubistes venant d’un peu partout de notre canton, se regroupant dans différentes voitures en fonction de leur lieu d’habitation. Gringrin fait plusieurs petits crochets pour prendre Fausto et Jacqueline, Gilberte ainsi que Lise.
Nous voilà partis pour retrouver les 3 autres voitures au restoroute de Dietingen-Sud aux environs de 9h15 pour le premier café du trajet et faire un début de connaissance pour ceux qui ne se connaissent pas encore.
Arrivée vers 11h30 sans encombre après avoir été bercés tout au long du voyage par une musique qui reflétait l’endroit où nous allions passer 1 semaine dans le canton d’Uri.
Nous avons le plaisir de découvrir l’hôtel Posthaus Urigen à Unterschächen dans une nature splendide et verdoyante.
Comme il se doit «prise des chambres» avec bien entendu quelques déceptions.
Sur les recommandations de Gringrin nous avions tous emporté notre pique-nique que nous allions savourer ensemble pour partir marcher dans les meilleurs délais; quelle surprise de voir notre président s’installer seul à la table du restaurant pour savourer une assiette froide !
Une fois l’estomac bien rempli nous sommes partis pour prendre une installation de transport de passagers des plus modernes qui nous a donné l’occasion de discuter, d’admirer, de réfléchir, de toucher et j’en passe. On se serait cru au siècle passé ; cette caisse de transport est toujours en activité pour le plaisir de tous ceux qui l’utilisent pour aller de Ribi à Wallenen.
Puis la découverte de paysages verdoyants sur un typique chemin de moyenne montagne fait de montées et de descentes avant de s’arrêter pour boire et sortir notre casse-croûte.
Notre ami Gringrin, revenu de divers soucis de santé depuis quelque temps a bien tenu le coup malgré tout avec ses difficultés de souffle. Il a finalement opté de descendre accompagné de notre charmante et bien aimée Berthy, avec le téléphérique Oberalp-Aesch celui-ci des plus moderne. Les 10 rescapés du groupe ont poursuivi la descente à pied pour contempler la magnifique chute de Stäubenfall à la fin de cette première excursion après avoir encore à longé la rivière durant 45 min.
Après une bonne douche, un apéro bien mérité et un excellent souper, nous avons tous gagné nos chambres respectives pour une nuit agréable dans la fraîcheur de l'obscurité.
Mardi 09.08.2022 - Fisetenpass (Gilberte)
Ce jour-là notre randonnée débute au col du Klausen (1948m). Le sentier nous fait traverser des alpages bien verts - comparés à nos champs brûlés par la canicule où broutent de somptueuses vaches brunes. Nous grimpons allégrement au son des cloches lorsqu’un gros rocher, à notre gauche sur le chemin, nous rappelle que la montagne n’est pas toujours clémente. Il est couvert de plaques en métal en souvenir de bergers, de travailleurs et d’alpinistes, tombés dans la région.
Encore un petit effort et le Gletscherseeli nous apparaît dans toute sa splendeur. Le lac actuel, appelé Griesslisee ou Claridensee, existe depuis 1985 et s’est considérablement agrandi en 2003. En été, sa profondeur atteint 15 mètres. Le glacier lui-même n’est visible que depuis le bord du lac car sa langue est recouverte de pierres et de décombres. Bien que mentionné sur les cartes, ce glacier ne porte pas de nom. Jusqu’au milieu du 19ème siècle, il faisait partie du plus grand glacier des Alpes glaronnaises, le Claridengletscher. Il s’en est séparé, petit à petit, suite au retrait glaciaire. Grâce à sa situation dans une paroi nord, il est réellement protégé du soleil mais il continue tout de même à reculer chaque année. Bientôt, il ne restera probablement plus qu’un misérable glacier blotti dans un coin d’ombre.
Vous l’avez compris, l’eau de ce charmant petit lac bleu acier est bien fraîche. Les maillots de bain restent donc au fond des sacs et les plus courageux, Monique, Fausto et moi-même, rapidement rejoints par Maxime, se contentent de patauger dans l’eau glacée.
Nous reprenons notre marche par un agréable chemin ondulant à flanc de coteau. Le panorama sur la vallée et les raides pentes environnantes est époustouflant. La sente nous guide au pied d’un gros rocher à l’ombre duquel nous savourons une pause bien méritée. Il fait très, très chaud, mais après quelques minutes au frais, plusieurs d’entre nous changent de place car ils ont froid. Certains grignotent, d’autres prennent des photos tandis que Jacqueline s’applique à s’enduire de crème solaire.
Après une jolie descente dans un paysage bucolique, nous atteignons une buvette d’alpage où nous sommes accueillis par d’adorables biquettes. Nous sommes paisiblement attablés devant cafés et gâteaux aux myrtilles quand un cri perçant nous fait tous tressaillir : « Ma bague ! ». C’est Jacqueline qui vient de se rendre compte, avec stupeur, qu’elle a oublié sa bague près du gros rocher ; elle l’avait enlevée et posée délicatement dans l’herbe à côté d’elle. Prenant son courage à deux mains, Jacqueline se lance sur le sentier, immédiatement imitée par Fausto, qui ne peut pas laisser sa belle partir seule. Heureusement, le bijou chéri est vite retrouvé !
Un peu déçus par des cafés « Nescafé hyper-légers », nous reprenons notre descente jusqu’au départ de la ficelle pour Urnerboden (1300m). Au Moyen-Âge déjà Urnerboden était couvert de pâturages. Actuellement c’est le plus grand alpage de Suisse. Les exploitations uranaises sont petites, avec moins de vingt vaches en moyenne, et disposent de peu de fourrage, c’est pourquoi les paysans montent leurs bêtes à l’alpage. En été ce ne sont pas moins de 2000 têtes de bétail qui y paissent. Urnerboden, c’est le royaume des vaches ! En 2014, face à la « catastrophe du prix du lait », 46 familles ont créé une fromagerie coopérative qui fonctionne 3 mois par année et collecte environ 900’000 litres de lait. Ce lait n’est plus descendu dans les usines d’Airolo (TI) ou de Hochdorf (LU) mais valorisé sur place. Des fruitières, essaimées sur les chemins de randonnée, vendent du fromage d’alpage et des yoghourts pour la plus grande joie des marcheurs.
A Fisetengrat, les petites cabines peuvent accueillir 6 personnes et en quelques minutes nous franchissons les 600 mètres qui nous séparent d’Urnerboden.
Selon notre programme, nous devions prendre le bus pour retourner au col du Klausen. Je profite de demander à l’employé du téléphérique quand passe le prochain bus pour le col. « Es gibt keine mehr heute ! » me répond-t-il avec un grand sourire. En fait, ce n’est que le week-end, pour les touristes, qu’il y a des bus après 16 h. Il nous conseille de faire de l’auto-stop. Monique et François s’y collent, malheureusement sans succès. Très peu de véhicules montent au col à cette heure ; un Valaisan leur fait signe qu’hélas sa voiture est pleine. Maxime, descendu dans les premiers, a eu plus de chance. Il a rencontré un conducteur sympa sur la place de parc qui l’a tout de suite embarqué. Il revient chercher Monique et François et les ramène à leur véhicule ; ceux-ci redescendent chercher le reste du groupe qui bavarde joyeusement sur la terrasse du « Gasthaus Urnerboden ».
Ces aléas ayant retardé notre retour à l’hôtel, Berthy a eu la bonne idée de demander à l’aubergiste de décaler l’heure du souper afin que chacun ait le temps de prendre une douche avant de passer à table. Merci Berthy !
Malgré les imprévus, nous sommes tous heureux de notre journée, enchantés par cette belle excursion et par la découverte d’une contrée historique de notre pays. Merci à Maurice et Maxime pour l’organisation et à tous pour ces beaux moments de franche camaraderie !
Mercredi 10.08.2022 (Monique et Claudine)
La journée s’annonce radieuse et c’est avec entrain que nous partons en voiture, aux environs de 9 h 15, pour rejoindre l'Hôtel du Klausen (1'837m), situé peu avant le col du même nom (1'948 m). Col magnifique et très fréquenté par les motocyclistes, cyclistes et e-bikers, entre autres.
Après avoir parqué nos voitures, nous nous regroupons et descendons la route sur une centaine de mètres pour rejoindre un sentier bien escarpé avec des pentes soutenues. Une rude montée d'à peu près 400 m de dénivelé nous attend qui seront franchis en 1 h1 5. François, quant à lui, empruntera un itinéraire plus plat et viendra plus tard à notre rencontre.
Notre petit groupe suit Maxime qui adopte un rythme lent et régulier, qui convient à tous. Merci Maxime.
Nous atteignons le Balmer Grätli (sorte de col) qui est situé à 2'218 m d'altitude.
Nous décidons de prendre un en-cas dans ce bel environnement, tout en admirant les sommets qui nous entourent. Un itinéraire que nous n'emprunterons pas, mène dans le Muotathal.
Notre collation terminée, nous poursuivons notre course sur un chemin panoramique, une crête spectaculaire avec une vue magnifique sur le col du Klausen et les sommets environnants. Seul bémol, un drone perturbe cette atmosphère idyllique.
Arrivés à Unter Chulm, nous décidons de pique-niquer au bord d'un lac où certains en profiteront pour faire une petite sieste. Est-ce leurs rêves qui les ont fait voir des crocodiles dans l'étendue d'eau ?
Après un départ dans une descente très raide, nous voyons arriver Gringrin qui a fait une partie de la boucle en sens inverse.
Nous poursuivons notre randonnée par une descente sur un sentier caillouteux, asséché et glissant, "agrémenté" de vaches qui ont fort apprécié les bras de Monique qui a découvert qu'une langue de bœuf, quand elle n'est pas dans l'assiette, c'est très rugueux !
Le chemin nous conduit jusqu’à un très joli restaurant d’alpage Heidmanegg : quel bonheur de pouvoir se désaltérer sur une terrasse accueillante dans un "Alpbeizli" pourvue de belles décorations florales. Le miroir des WC nous rassure "du siehst schön aus!".
Le retour se fait, au début, le long de la Via Alpina, route N° 1 de Suisse Mobile, où nous pouvons admirer de magnifiques murs de pierres sèches. Nous devons emprunter sur une centaine de mètre la route du col, très prisée de vaches en liberté, qui remontent à leur étable et qui font fi des automobilistes, motocyclistes et randonneurs ; il faut slalomer parmi le troupeau qui crée même un embouteillage !
Une montée en zigzag ne comptant que 8 contours, nous ramène à l'Hôtel du Klausen, marquant ainsi la fin de cette belle journée et nous voilà donc à notre point de départ.
Grâce à un rythme agréable, nous étions de retour à notre hôtel en milieu d'après-midi et avons pu profiter du temps qui nous restait pour diverses activités : discussions, douches, cartes postales, etc.
A noter que notre auberge nous a présenté chaque matin, un petit-déjeuner buffet bien garni, des sandwiches pour le midi et des plats différents chaque soir : potage, crudités, plat principal et dessert.
Le site internet de l'hôtel nous raconte son histoire qui nous ramène au 19e siècle. Lors de la construction de la route du Klausen, les frères Josef et Otto Jauch d'Altdorf ont acheté la propriété d'Urigen et y ont construit l'hôtel Posthaus. Peu après 1900, l'établissement ainsi que l'ancienne ferme-auberge ont été agrandis, permettant ainsi d'accueillir 80 à 100 hôtes.
La Maison de Poste est rapidement devenue un point d'attraction pour les voyageurs d'ici et d'ailleurs, venant du monde entier pour profiter du magnifique paysage de montagne et du bon air. Les excellentes randonnées de montagne et des sites d'escalade attiraient déjà les vacanciers.
L'hôtel abritait également un bureau de poste fédéral qui lui a permet d'avoir très tôt son propre raccordement téléphonique, le numéro d'appel étant le n° 3. Parallèlement, Urigen était une étape- relais des chevaux de poste. Le romantisme de la diligence postale a pris fin en 1922, lorsqu'elle a été remplacée par le car postal.
L'établissement a aussi été une colonie de vacances et un téléski a été installé et maintenu en activité de 1971 à 1990. Aujourd'hui, la Maison de Poste, déjà gérée par la quatrième génération, n'est plus qu'un établissement d'été.
Jeudi 11.08.2022 (Maxime)
Pas toujours évident d’organiser une balade pour nos vieilles carcasses ! Pas trop de montées (c’est crevant), pas de descente abrupte (aie mes genoux) pas trop long, mais quand même, pour arriver à s’occuper toute la journée … Et enfin, pouvoir siroter un délicieux "most" sur la terrasse ensoleillée du bel édifice "Urigen Posthotel" . On peut y lire du reste en façade la devise :
NICHT SO EILEN HIER VERWEILEN
BLICKEN IN DIE RUNDE
RUHEN EINE STUNDE ...
C’est déjà une habitude : déjeuner à 8 h et départ à 9 h, mais cette fois directement de l’hôtel. La montée par les verdoyantes pâtures parsemées de mazots est rude (600 m). François jette l’éponge et nous rejoindra plus tard à Ratzi. A Heger Wald, nous prenons la voie transalpine pour longer les contreforts des Schächentäler Windgällen à l’ouest. Traversée de forêts et de douces clairières à 1800 m sous un soleil radieux. L’arrêt pique-nique s’impose à Sidelplangg. C’est l’arrivée supérieure du téleski local de Spiringen. On y trouve des bancs et un charmant petit chalet de type Eschenmoser pour nous accueillir. Claudine essaie quand même de démonter le plancher. Elle y parvient sous les rires de l’équipe…
Descente par Rietlig sur Ratzi où nous retrouvons notre président. L’arrêt bistrot est bienvenu. Panorama superbe sur la vallée et le cirque des sommets environnants (Krönten, Scherenstock, Clariden). Les 600 m de plongée en téléphérique (antiquité) pour atteindre Spiringen au fond de la vallée du Schächental sont unanimement plébiscités.
Il nous reste à remonter 300 m de raide chemin groisé pour rejoindre Urigen. La chaleur est intense. On admire les agriculteurs du coin qui font les foins sur des pentes à 35 % ! Impressionnant...Travaux d’un autre temps...
Notre parcours de retour est un vrai Chemin de Croix, culminant à une jolie chapelle... où François verra ses péchés pardonnés…
On retrouve avec plaisir sur la terrasse du Posthotel Maurice, qui est venu nous faire un petit coucou.
Demain, c’est le dernier jour de notre magnifique équipée clubistique.
Vendredi 12.08.2022 (Maurice)
Je me sens mieux quoique encore bien faible et je me décide de rejoindre le groupe en fin d'après-midi de jeudi. Voyage en train sans histoire (environ 5 heures), je retrouve mes amis en train de boire l'apéro sur la belle terrasse de l'hôtel Posthaus à Urigen, dans un virage de la route du col du Klausen. Soirée de retrouvaille autour d'un très bon souper. Excellent petit déjeuner – buffet.
A la suite de moult discussions nous nous décidons pour une petite marche proposée par François à partir du col du Klausen (1948 m). Après un bon quart d'heure de voiture depuis l'hôtel que nous quittons à regrets, nous nous mettons en marche d'abord sur un chemin blanc jusqu'à une étable, puis sur un sentier en montée, une sorte de raccourci qui nous amène en 1 h 15 à proximité d'une buvette au lieu-dit Alpbeizli Chämmi (2054 m) Nous faisons une petite pause, entourés de très belles chèvres fort curieuses dont une portait un collier indiquant qu'elle avait été primée.
Nous continuons notre route sur un bon kilomètre avant de nous arrêter sur une butte entourée de lapiaz, Griessbödemli. Il est près de midi et certains en profitent pour manger leur sandwich tout en admirant un paysage magnifique, dans toutes les directions. Nous retournons au petit restaurant pour boire quelque chose sur la terrasse et pour y acheter d'excellents fromages d'alpage. Nous prenons tout notre temps, il fait beau, les parasols nous protègent du soleil et les discussions vont bon train. Une heure de marche à peine nous permettra de retrouver les voitures au col. Chacun est enchanté de la belle balade réalisée dans des paysages superbes, des pâturages verdoyants, des sommets innombrables et un glacier moribond, pas très loin.
Nous nous séparons des Cassi qui rentreront après avoir exploré un itinéraire pédestre entre Flüelen et le col du Gothard, qu'ils pensent parcourir tout bientôt.
La descente du Klausen côté Glaris est superbe et fort longue. Nous rentrons en faisant une halte à Glaris que personne ne connait, mais la "découverte" de cette petite ville est décevante, il n'y a pas de partie ancienne car le vieux bourg a été totalement détruit en 1861 par un incendie qui ravagea 600 maisons.
Le retour par Zurich et les autoroutes très chargés est pénible car ça bouchonne souvent. Nous roulons très longtemps "en accordéon".