Week-end de ski à Château-d’Oex
Du 1-3 mars 2019
Organisateurs : Marie-France, Pierre-André Taillard et Olivier Sandoz
Participants: Patricia Cattin, Michèle et Olivier Sandoz, Marie-France et Pierre-André Taillard, Noémie et Claude von Büren (samedi), Irmi et Alain Wermeille, Maxime Zürcher et Jean-Denis Moschard (11)
Plume : Jean-Denis Moschard
La météo n’allait pas rendre la tâche facile aux organisateurs. Le vendredi s’annonçait maussade, encore qu’un certain espoir de chausser les lattes était possible quelques jours auparavant. Aucun participant n’osa enfiler son équipement de ski. Entre Les Rodomonts sur Rougemont et la baignade à Charmey, le choix fut tranché sans hésitation au restauroute de la Gruyère. Thermalisme fut à l’honneur. Chacun se déguisa en phoque à observer sa peau se plisser peu à peu, de buses en chutes d’eau, de bain turc en sauna… On suivit par une gigantesque pizza. Les GO nous proposèrent pour la suite la visite de la chocolaterie Cailler à Broc. Excellente idée que se gaver de douceurs. Impressions mitigées parmi une foule de visiteurs.
Le Vieux Chalet à Château-d’Oex nous accueillit, comme chaque année, en fin d’après-midi. Chacun prit place à sa guise. Sieste pour les seniors, apéritif devant un feu de cheminée. Le patron nous servit la fondue du coin, avec entrée viandes séchées et salade. Même les plus aguerris de l’estomac ne purent en venir à bout. Le dessert meringues et crème de Gruyère ne reçut qu’un accueil timide, même Alain se permit de faire fine bouche. Quelques parties de cartes terminèrent la soirée, animée comme de coutume par Irmi.
Un déjeuner copieux et un peu tardif nous attendait avant de prendre la route pour L’Etivaz, où les von Bü nous attendaient pour passer ce samedi avec nous. Olivier avait porté son choix sur La Tête à Josué dans le massif des Arpilles, un modeste sommet de 2133 m, une ascension de mille mètres, un jeu d’enfant pour la plupart. La journée s’annonçait presque estivale, vallon de la Torneresse au bas de l’alpage de Cierne du Pont, montée dans les sous-bois malgré un itinéraire scabreux entre racines et arbres en déroute, alpages de Pâquier de Geneyene et de Crozet, Entre deux Sciex et une dernière combe pour atteindre le sommet. Une course en ce jour pas trop fréquentée, une neige fondante et lourde rapidement. Certains avaient l’impression de guider plutôt des luges à foin, au dire de Patricia. Il aurait certes fallu monter plus tôt… Retour au camp de base au milieu de l’après-midi où quelques sirènes accompagnées de Pierre-André, plongèrent dans le jacuzzi alors que les seniors s’endormaient et le reste débouchait un petit blanc.
La Croix d’Or des Moulins, bondée, nous accueillit avec force viandes variées qui fit le bonheur des carnivores affamés. La suite de la soirée se déroula comme la veille.
Il fut décidé de nous lever un peu plus tôt pour braver le temps que la météo nous annonçait : matinée ensoleillée et « tropicale », refroidissement et vent violent plus tard. Olivier nous proposa l’ascension de la Para (Pare ou Tornette), l’un des voisins de la veille. Par L’Etivaz également. La veille n’avait été qu’un amuse-g… bouche, car 1360m de montée et 6h étaient prévus. Et avec à la clé une réputation bien sordide dont personne n’émit le souvenir.
La modeste route en voiture le long de L’Eau Froide nous permis de raccourcir la longue approche en fond de vallée. Au pied du flanc ouest du massif des Arpilles et de son sommet… la Tête à Josué ! Un échauffement qui permit de faire amplement connaissance avec La Para couronnée de sa corniche et son voisin de gauche, la Cape aux Moines et son doigt lancé au ciel. A partir du chalet rénové des Maulatreys, l’ascension commença, à travers ou en bordure de forêt. Quelques avalanches avaient récemment dévalé, mais en ce jour tout paraissait tranquille. La température était caniculaire, malgré l’altitude de 1760m que nous avions atteinte à l’alpage suivant de Toumalay. Un accueillant site que l’on dédaigna d’une gorgée de thé. La combe s’élargit et nous invita à poursuivre sur le premier ressaut, à peine cent mètres plus haut. Tout-à-coup une bourrasque de vent glacial nous accueillit. Chacun plongea dans son sac pour y trouver secours. Je n’avais guère l’âme à sourire alors que je regrettais d’avoir quitté la douceur de Toumalay. Un bref coup d’œil par-dessus l’épaule me convainquit que ma course s’arrêtait là. Marie-France et Michèle eurent le même réflexe. Les six autres poursuivirent leur ascension.
Quel luxe de s’allonger en plein soleil ! Alors que les autres visaient le col de Seron pour passer derrière et parcourir la corniche avant le sommet. Y avait-il une ombre d’inquiétude parmi nous ? En apparence pas ou peu perceptible. Que s’était-il passé en mars 2002 sur cette arrête ? Franziska Rochat-Moser, épouse de Philippe Rochat, à l’âge de 35 ans, plongeait dans le vide justement à cet endroit et décédait ! On attendit près de deux heures, l’inquiétude semblait monter lorsqu’enfin nos six lascars pointèrent pour nous offrir la démonstration de leurs prouesses.
Le retour dans la vallée de L’Eau Froide se termina par une longue poussée de bâtons pour atteindre les voitures. Après un dernier arrêt avorté aux Moulins, chacun prit le chemin du retour. Merci aux organisateurs pour ce week-end presque estival.
Jean-Denis Moschard
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