Cinq jours dans la région d'Ilanz et Surselva (Grisons)

Lundi 12.08.2024 Qui en voitures, qui en train, nous nous retrouvons tous un peu avant midi sur la terrasse de l'hôtel Eden d'Ilanz, fermé jusqu'à 16 heures. Pique-niques tirés des sacs (ou achetés en face à la Migos), sur les sièges confortables de "notre" hôtel, à l'ombre car il fait une chaleur à laquelle nous ne sommes guère entraînés. 

 

Vers 13 h 30, nous prenons le train qui nous conduit en quelques minutes à Valendas Sagogn, au bord du Rhin. Nous longeons d'abord la ligne de chemin de fer avant de trouver un bon chemin qui nous conduira à Versam Safien quelques 6 km en aval. Si le chemin est bon et ne pose aucun problème, il monte et descend souvent quelque peu et lorsqu'il parcourt des tronçons en plein soleil, nous souffrons tous d'une chaleur inattendue, car plus d'un d'entre nous pensait que les eaux par endroits tumultueuse du Rhin nous apporteraient quelque fraîcheur.

 

Nous avançons lentement et le groupe de scinde, les plus lents, Maurice et François ont de la peine à suivre le rythme pourtant pas très soutenu des 12 autres participants. Mais c'est dans la bonne humeur qu'ils nous attendent à l'ombre car il y en a, fort heureusement.

 

Le paysage est étonnant et grandiose : d'immenses falaises grises dominent la rivière surtout du côté gauche, en face de nous. Par endroits le sentier suit une sorte de crête sablonneuse, un peu comme une moraine, où la chaleur est particulièrement intense vu la réverbération provoquée par des roches et des graviers plutôt clairs. Il s'éloigne parfois considérablement du bord de l'eau et musarde entre prairies récemment fauchées et forêts bienvenues. Arrivés à la gare de Versam Safien, nous nous précipitons au restaurant pour nous réhydrater et pour le plaisir de bavarder en attendant le train qui nous ramènera rapidement à Ilanz. Le parcours choisi est un peu court pour certains qui s'offrent un petit aller et retour vers l'aval, afin d'admirer d'autres paysages de ces fameuses gorges du Rhin.

 

Nous prenons nos chambres spacieuses et confortables alors qu'une discussion a lieu car le restaurant de l'hôtel est fermé le lundi malgré le fait que j'avais fait une réservation de 4 jours en demi-pension, réservation qui avait été acceptée. Plates excuses puis solution proposée par le cuisinier : Des pâtes à la bolognaise, une salade et une glace pour nous seuls. Solution qui nous arrange bien et qui s'avèrera savoureuse.

 

Maurice Zwahlen

 

Mardi 13.08.2024 Course en moyenne montagne. Après un petit déjeuner excellent et fort copieux, nous nous entassons dans les trois voitures présentes pour prendre la route du plateau d'Obersaxen. Nous passons par les villages de Flond et de Surcuolm, avant de monter par une route étroite à Cuolm Sura point de départ du télésiège du Piz Mundaun. (La carte d'hôte, particulièrement difficile à programmer sur les téléphones portables offre la gratuité sur cette installation).

 

Au sommet à 2064 mètres d'altitude, nous admirons un panorama à 360 degrés, magnifique et varié, mais qui, contrairement au Valais ou à l'Oberland bernois nous offre une quantité de sommets que nous ne connaissons pas. Les très nombreuses fourmis volantes nous incitent à quitter rapidement les lieux. 

Décision prise la veille : François et moi, nous resterons dans la région du sommet où nous nous trouvons et nous ferons une balade à la mesure de nos forces quelque peu émoussées, par l'âge et les problèmes de santé.

 

Alors que 11 participants descendent rapidement au petit col qui sépare le Piz Mundaun du Piz Plauncas vers l'ouest, nous prenons tout notre temps avant d'arriver calmement au même endroit où un ancien chemin à flanc de côteau nous offre non loin de là un joli petit endroit à l'ombre pour pique-niquer. Nous remonterons au départ du télésiège en prenant tout notre temps et nous nous réhydratons avec de la bière et du cidre qui font passer une excellente petite planchette de saucisse sèche et de fromage d'alpage. 

Avant de redescendre, en télésiège, nous avons la surprise de voir apparaître Daniel qui ne nous avait pas accompagné, car il se sentait peu bien.

 

Maurice Zwahlen

 

La balade du jour nous emmène sur une crête s’étirant du Piz Mundaun au Piz Plaucas, continuant par Hitzeggen jusqu’à Stei. Le chemin de faîte nous surprend par ses montées et descentes. Il est bien entretenu et nous avons même droit à des marches d’escalier sur un tronçon. La vue est imprenable. Du côté d’Ilanz les pentes descendent régulièrement et font partie d’un domaine skiable. De l’autre côté la pente est habitée par de multiples maisons isolées dont les toits brillent au soleil comme de petits carrés d’alu.  La vallée sur la gauche se divise entre le Val Lumnezia et le Valser Tal (que nous découvrirons le surlendemain). Sur son flanc nous voyons des villages cossus perchés en altitude sur des prairies en plateau surmontant des forêts abruptes au-dessus du fleuve Quelques interrogations sur les voies d’accès de ces agglomérations en hiver…

 

La première halte à Hitzeggen, au sommet d’un télésiège, présente un espace de jeux bricolé avec des planches, des troncs d’arbres et des balles qui vont occuper une bonne partie du groupe. On retrouve un esprit d’enfant pour jouer au lieu de se reposer.  Le groupe s’étire et se scinde pour la deuxième partie du trajet où certains atteignent le point de vue de Stei, où aboutissent 2 télésièges.  Nous constatons ainsi que la coordination des couples où le pic-nic est porté par une seule personne n’est pas toujours optimale. Pour le retour une partie du groupe fait le chemin en sens inverse et l’autre descend à travers champs sur Cuolm Sura. 

 

Piz Mundaun (2'064) - Stei (2'171) - Cuolm Sura (1’594) : 10,65 km, montée/descente 553m/909m, 3h40

 

De retour à Ilanz nous profitons pour visiter la charmante vieille ville, qui a adopté la Réforme, alors que les villages alentour sont restés catholiques. En face se découpent les bâtiments blancs et modernes (1974) de la maison mère des Dominicaines Francine Glassey Perrenoud

 

Mercredi 14.08.2024 Petite course tous ensemble, mais pas à la queue leu leu comme certains groupes alémaniques. Train et bus depuis Ilanz pour notre point de départ au centre du village de Brigels (Breil). Nous parcourons une partie de cette jolie localité typiquement grisonne avant de prendre un bon chemin au bas du village, en direction est. Une première partie, en plein soleil nous amène à quelques maisons au lieu-dit Run Sura où nous nous regroupons. Entre temps nous avons admiré le paysage vers le sud et repéré les endroits où nous marchions la veille, du côté du Piz Mundaun et du Stei. Après un kilomètre en forêt nous atteignons une petite bifurcation d'où un sentier descendant nous conduit aux ruines d'un ancien château, Ruina Grotta (Kopfenstein). A l'ombre entre une paroi de rocher et trois vieux murs médiévaux nous pique-niquons sans nous presser dans une ambiance fort agréable. 

 

Mais le temps semble s'obscurcir et nous décidons de continuer notre route. Les plus rapides parviennent à Waltensburg (Vuorz), un long village typique où la visite d'un temple protestant décoré de très belles anciennes fresques forcément catholiques comble le temps d'attente des "escargots cacochymes". 

 

Daniel, François et moi, décidons d'attendre le car postal près de l'église et de rentrer à Ilanz, satisfaits de notre balade. Le reste de la troupe s'engage sur une descente qui les amènera à d'autres ruines (Ruina Munt Sogn Gieri) mais la grosse averse qui menace contraint nos amis à remonter sur la route pour y attendre le bus… notre bus.

A notre retour à l'hôtel, le temps se dégage et nombreux sont les clubistes qui en profitent pour visiter "notre" bourgade.

 

Jeudi 15.08.2024 Après moult discussions la veille, études de cartes, consultations d'Internet sur les téléphones portables, objections, doutes puis consensus accepté de tous, François et moi nous nous séparerons du groupe à proximité du barrage et ferons une course différente de celle prévue au programme, trop ambitieuse pour nos vieux muscles usés. Daniel, peu bien renonce à cette course.

 

Nous prenons ensemble un car postal devant notre hôtel qui nous conduira en un peu plus d'une heure près du barrage de Zervreila. 

 

Nous nous mettons en marche sans tarder, montons d'abord une petite route à l'ombre qui nous amène au faîte du barrage que nous traversons sur quelque 400 mètres. L'endroit est superbe et nous ne nous pressons guère. Mais parvenus rive gauche, une bonne montée donnera accès à une sorte de plateau plus ou moins horizontal qui nous permettra d'atteindre la télécabine de Gadastatt à Vals.

 

Nous nous attaquons à la principale difficulté de la journée, 150 mètres de rude montée avec l'intention de prendre tout notre temps. Nous marchons certes lentement mais régulièrement, et sans faire de longs arrêts, nous parvenons en une heure à un petit hameau de Frunt où nous nous reposons sur un banc, à l'ombre, à côté d'une fontaine. Puis nous visitons une petite chapelle toute blanche posée au bord de l'à pic impressionnant qui surplombe la vallée. Etonnante, cette construction religieuse de 1749 qui "dessert" quatre maisons au maximum.

Nous nous remettons en route sur un bon chemin très fréquenté. Nous nous accordons une petite pause à Bidanäsch, un chalet isolé offrant un refuge en cas d'intempérie et des minéraux en self-service.

 

Le cheminement est agréable, la vue superbe et la végétation fort intéressante. Par endroits des marais d'altitude nous offre des myrtilles, des airelles et du genièvre, sans parler des belles touffes de bruyère, des linaigrettes, des gentianes pourpres et des nombreuses plantes et arbres que François connaît beaucoup mieux que moi.

Nous nous attardons pour grapiller quelques myrtilles ou, paradoxalement, pour nous rafraîchir la bouche avec quelques grains de genièvre.

 

Nous dépassons le lieu-dit Kristalloch où nous nous accordons une dernière pause avant d'entrer dans une partie plus ou moins boisée, bref, dans un biotope complètement différent.

En peu de temps, avec une dernière montée légère, nous parvenons à la télécabine où nous avons la surprise d'apprendre qu'à cette saison, elle est gratuite.

 

Descente immédiate, puis bus pour Ilanz où nous arrivons avant 16 heures, extrêmement satisfait de notre très belle course.

 

Maurice Zwahlen

 

BOUCLE  ALPINE AU ZERVREILASEE 

 

Environ 700 m de montée et descente, 12 km et 5-6 h de marche. 11 participants. 

 

On a gardé le plus difficile pour le dessert. Une grande ballade au-dessus du lac de barrage Zervreila . Le réveil est assez matinal. On déjeune puis hop en bus pour Vals. La route qui mène ensuite à Zervreila présente de multiples virages en épingle ainsi qu’un long tunnel pas piqué des vers, hyper-étroit et entièrement creusé à la main. On en a le vertige et des angoisses ! Arrivés à Zervreila, les touristes applaudissent le chauffeur …

 

Il fait grand beau temps. Le Lac est magnifique dans son écrin de fleurs, rochers et aroles. Le Zervreilahorn s’y mire délicatement. François et Maurice nous quittent par le barrage, grimpent à Frunt et redescendent tranquillement à Vals. Nous nous élevons gentiment à Guraletsch et pouvons les apercevoir au téléobjectif. 

 

Après pas mal de crapahutage vers le haut, nous arrivons au Guraletschsee. Le pique-nique de midi est avalé au bord de ce petit lac idyllique. Une forte bise empêche Michel d’y faire quelques brasses. Bof, ce sera pour une autre fois ! Quelques vaches noires paissent au milieu des linaigrettes : le contraste est bluffant ! 

 

Nous poursuivons par Hennasädel. Monique a la joie de découvrir un bouquet d’edelweiss dans cette passe escarpée. Gianni et Jeanine surfent en tête et donnent le rythme à la petite troupe. Francine a quand même le temps d’apercevoir une marmotte aplatie au soleil. Les heures passent et nous ne nous attardons pas trop à l’Ampervreilsee . Une coriace descente nous mène à Ampervreistafel (elle casse un peu les pieds des héroïques Claudine et Berthy) ... Jocelyne et Jacqueline sont en admiration devant les 4 masures du hameau et le magnifique mur de type "Pouillerel" qui les entoure. Votre rédacteur profite du long retour quasiment plat vers Zervreila pour déguster quelques poignées de myrtilles… Tout le monde arrive sain et sauf au bistrot pour une glace, un thé ou une bonne bière. Un petit   "somme" dans le bus et nous pouvons le quitter à 50 m de notre hôtel, à Ilanz …

 

Le rêve, quoi, cette journée ! (Mais tous un peu fatigués quand même) …

 

Maxime Zürcher

 

Vendredi 16 août 2024 Nous laissons Fiorella, Daniel, Jeanine et Gianni partir chercher encore plus de chaleur au Tessin.

 

François, Maurice et Jacqueline rentrent en voiture à La Chaux-de-Fonds, chargés d'une partie des bagages du reste du groupe, qui prend le train.

 

Grâce à cette assistance, Michel, Francine, Berthy, Maxime, Jocelyne, Claudine et Monique peuvent plus aisément faire escale à Bad Ragaz pour la triennale "Bad Ragartz", dont voici de quoi vous donner l'envie d'y aller. Attention, il semble qu'il faille compter 2 à 3 jours pour tout voir, avant le 30 octobre. (https://www.graubuenden.ch/fr/manifestations/bad-ragartz-2024).

 

Tous les trois ans, Bad Ragaz accueille la plus grande exposition de sculptures en plein air d'Europe. Des œuvres d'art d'artistes du monde entier décorent les parcs, les jardins, les rues et les places de ce village et sont accessibles gratuitement. La 9e Triennale de la sculpture est placée sous la devise "Présence". Le présent : sans aujourd'hui, il n'y aurait pas d'hier ni de demain.

 

Monique Trottet

 

Participants : Jacqueline Barrifi, Jocelyne Kohli, Monique Trottet, Claudine Ullmo, Jeanine et Giovanni Cassi, Francine et Michel Perrenoud, Fiorella et Daniel Surdez, Berthy et Maxime Zürcher, François Humbert et Maurice Zwahlen.

Organisateurs à titres divers : Francine et Michel Perrenoud, Maxime Zürcher et Maurice Zwahlen.